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UN ESPRIT D'ENFANCE
                                           "Prendre un enfant par la main...."

Foufou et Folette

Dans ce temps là , il y avait deux fourmis qui étaient parties pour un long voyage . Ces fourmis là étaient toutes noires et grosses comme des escargots qu’on aurait aplatis . Elles voulaient aller jusqu’au bout de la terre . Adieu la fourmilière , la reine des fourmis et les centaines de cousines qui travaillaient du matin au soir sans prendre le temps de réfléchir , de chanter , de rêver .


Foufou et Folette c’est leur nom , connaissaient par cœur le jardin de Papou et de Macline . Tous les coins et les recoins , tous les arbres , les arbustes , les plantes , le gazon , la cabane . C’était un paradis pour les fourmis ce jardin tellement il y avait à manger et des saveurs très variées . Il y en avait pour tous les goûts : des sèves salées , d’autres sucrées , des acides , des grasses , des qui coupaient la soif . De tout je vous dis , car dans ce jardin Papou avait planté tout ce qu’il avait pu acheter ou trouver et cela faisait un beau fouillis ! !

Mais Foufou et Folette avaient très envie d’aller voir ailleurs . Le scarabée vert et doré leur avait dit que la terre c’était beaucoup , beaucoup plus grand que leur jardin . Lui il avait un peu voyagé et ses copains les oiseaux migrateurs avaient raconté la beauté de la terre où ils allaient tous les ans passer l’hiver . Que de lacs , d’étangs , de mers ! Que de montagnes , de collines , de glaciers ! ! Que de couleurs superbes comme un immense arc en ciel ! Oui ! Vivent les voyages , on voit plein de choses nouvelles , on mange des trucs de tous les goûts , on rencontre des insectes et des animaux gentils ou méchants , on aperçoit des humains à la peau rouge , ou noire ou couleur crème brûlée et bien sûr des milliers de fourmis qui courent partout et travaillent sans jamais prendre de vacances .

Foufou et Folette sont déjà loin du jardin de Papou et de Montélimar . Scarabée les accompagne un bout de chemin . Il leur donne des conseils car il y a des tas de dangers sur les routes de la terre et il faut être très prudent .Et Foufou de lui dire : les rivières on les passe sur les ponts , ça va même si c’est long de trouver un pont mais sur les mers , les océans , les étangs on ne pourra pas toujours les contourner si on veut aller tout droit jusqu’au bout de la terre !Facile dit Scarabée , vous êtes si petites et si légères que vous trouverez sûrement des oiseaux qui vous prendront sur leur dos ou bien vous grimpez –en douce – sur les gros bateaux  et sans payer vous voilà de l’autre côté !

Super , super disent Foufou et Folette et ainsi après avoir dit au revoir au scarabée vert et doré et l’avoir remercié pour ses bons conseils , elles ont marché tout droit pendant des jours , des mois , des années . Elles ont vu tellement de choses qu’elles ont les yeux fatigués et leurs petites pattes leur font mal . Arriveront-elles jamais au bout de la terre ? Et comment feront-elles pour revenir dans le jardin de Papou ? Auront-elles assez de forces ? ?

Les 2 fourmis ont senti le découragement envahir leur cœur . Elles ne voulaient pas pleurer car ce grand voyage elles l’avaient voulu , mais les larmes n’étaient pas loin et la nuit elles coulaient en silence .
Heureusement au fin fond de l’Afrique elles rencontrent un caméléon , un caméléon ça peut changer de couleur sans changer de vêtements . C’est sa peau qui prend la couleur des fleurs ou des rochers où il se trouve . Comme ça ceux qui voudraient le manger ne le voient pas ! Et ce caméléon était très sage , très instruit .
Il dit aux fourmis : vous êtes folles de croire que vous allez pouvoir atteindre le bout du monde avec vos pattes . D’abord , savez-vous que la terre est ronde  comme une orange et non plate comme une planche ? Si donc vous aviez la force de marcher tout droit vous feriez le tour de la grosse orange et vous retrouveriez le jardin de Macline . Mais c’est une distance énorme : 40 000km ! Pas un animal , pas un homme n’a jamais pu faire cette très , très longue promenade . On n’y arrive qu’avec un avion ou une fusée .

Merci Caméléon , tu es très intelligent . Que faut-il que nous fassions pour revenir chez nous ? C’est simple , cachez-vous dans une de ces caisses de bananes . Elles vont être mises dans un avion et partir en France . A l’arrivée vous reprendrez la route pour Montélimar en faisant peut-être un peu de stop avec une cigogne  ou une oie sauvage . Bonne chance ! Courage !


Foufou et Folette ont eu beaucoup de chance , tantôt sur leurs pattes , tantôt en stop elles ont refait le long chemin qu’elles avaient fait dans l’autre sens . Et un jour , hurrah ! ! voici le jardin de Papou . Finalement on est toujours content de revenir chez soi . Mais que fait-il Papou ? Il creuse un trou dans le gravier ? Veut-il traverser la terre en faisant un tunnel en plein milieu de la grosse orange pour aller voir de l’autre côté de la terre ?
Non, non dit Papou , je ne suis pas fou , la terre est une énorme boule . Je n’arriverai jamais à la percer pas plus que vous ne pouviez en faire le tour . Si je creuse c’est pour réparer la citerne où l’eau des gouttières de la maison se vide . C’est pas grave , après la réparation , je reboucherai . Mais d’où venez-vous  , vous les fourmis qui savent me parler ?

Alors pendant des jours et des jours  , Foufou et Folette ont raconté leur grand voyage à Papou et Macline . Quelle aventure ! !


                                            Octobre 2003      Papou

Tag(s) : #Contes
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