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QUEL MONDE NOUS REVELENT LES LIVRES

 

J’aime beaucoup lire. C’est une vraie maladie ! Dès l’âge de 10 ans, mes parents m’ont permis de fouiller dans les deux bibliothèques.

On y trouvait de tout, plutôt du bon. Je ne comprenais pas tout mais les livres me faisaient découvrir un monde tellement différent de notre petit monde protestant : Pierre Loti, Zola, les frères Goncourt, Paul et Victor Marguerite, Jaurès, Jules Verne, Curwood, Daudet, London, Balzac, La revue des deux mondes,etc , etc…Pour moi, une plongée dans les mystères du monde, un voyage au long cours !

J’aurais pu m’y perdre, si les enseignements du Livre des Livres, la Bible, n’avaient imprégné toute notre vie familiale.

Dans ce temps-là on enseignait aux enfants, par la parole et par l’exemple, le Bien et le Mal.

.

La vie a poursuivi sa route, trop rapide. Des livres sérieux j’en ai lu des centaines au cours des études et au-delà de l’entrée dans le Pastorat.

Mais j’ai gardé le goût des lectures profanes, en particulier des romans qui font rêver, touchent notre cœur, élargissent notre horizon, révèlent des problèmes profonds, avec simplicité et réalisme.

 

Mais quel lien avec le christianisme ?

Ces femmes et ces hommes qui écrivent avec talent, connaissent-ils l’Evangile ? Les personnages des romans en parlent très rarement. S’ils évoquent le monde religieux c’est pour insérer dans leur récit telle institution, tel prêtre, telle cérémonie. En somme, l’aspect rituel ou anecdotique prend le dessus. Rares sont les auteurs qui livrent la clé de leur comportement, la présence en eux, d’une conscience religieuse.

Je pense que c’est la preuve que l’homme d’aujourd’hui a perdu le lien avec la transcendance. Il aime, il souffre et fait souffrir, il sombre dans le désespoir et retrouve une raison de vivre, puis il poursuit sa vie, s’attache à telle ou telle chose, sans jamais reconnaître à Dieu un rôle de guide, de maître de sagesse et de vérité, un soutien.

En somme, l’écrivain contemporain révèle notre époque, d’où la référence chrétienne a disparu.

Le croyant doit-il s’en désoler et s’abstenir des lectures profanes ? Certainement pas. Les incroyants sont des humains à part entière. Ils nous montrent comment les questions essentielles de la vie sont comprises, dans une perspective matérialiste.

 

Le rôle de l’amour et de la sexualité est prioritaire. Mais ceux de l’argent, du pouvoir, de la lutte des classes, de la famille, de la solitude, du sens de la vie sont présents ! Tout ce qui agite l’esprit humain, tout ce qui l’inquiète, l’émeut, l’empli de tristesse ou de jubilation, est comme jeté aux quatre vents.

Comment rester de marbre ?

Je suis donc passionné, transporté, par certains romans.

Je ferme tel livre et les yeux clos,  je suis comme en deuil d’une si belle histoire, de personnages si attachants, d’une ambiance particulière….

 

Mais finalement ces moments de bonheur sont rares. On publie en France, chaque année des milliers de romans.

Comment choisir ?

J’emprunte à la médiathèque de ma ville, 5 ou 6 livres, étiquetés : « nous avons lu et aimé ». Que de déceptions ! Je lis les 20 ou 30 pages du début, en baillant, puis je pique au hasard dans l’ensemble et j’abandonne.

Avec les « prix littéraires » c’est souvent le doute sur les raisons de cette distinction.

Même désenchantement avec les émissions littéraires de la télé. J’adore assister au dialogue qui s’instaure. L’auteur tente de dire pourquoi il a écrit ce livre. Selon le genre il dit comment il conçoit sa vie, celle du monde fréquenté.

Je me laisse tenter et j’achète le dernier roman de tel auteur « côté. »

Comment peut-on s’intéresser au récit d’un voyageur, qui « farcit » toutes les pages, de pseudo-exploits érotiques avec des femmes stupides, lâchées en route ? Aucun intérêt, un style vulgaire, un héros narcissique et débraillé. Une vision de l’existence limitée à la satisfaction de nos seuls instincts.

 

« Est-ce ainsi que les hommes vivent ? »

 

Voilà la question que je me pose, et que je vous propose.

Si l’on ajoute aux ouvrages romancés, les bouquins de sociologie et de psychologie, pour une réflexion éthique, on reste médusé par le visage de l’homme contemporain.

Le désespoir, la déprime, le laisser-faire s’y taillent une bonne place.

Les réactions, les décisions, sont accompagnées d’addictions inévitables : tabac, alcool, drogues variées.

Le respect et le souci de l’autre, disparaissent dans la recherche d’un bonheur égocentrique. On ignore la maîtrise de soi, on s’excuse à l’avance de céder à toutes ses pulsions, quitte à le regretter….trop tard !

Comment ne pas souffrir par solidarité, de savoir tant de nos contemporains malheureux, par manque de « souffle », de vision élargie, d’énergie, peut-être ?

 

La tendresse, l’esprit d’écoute et de partage avec l’autre, ont-ils disparu ? Le débat ETRE et AVOIR est-il obsolète ?

 

On se tromperait en me croyant pessimiste.

Je crois très fort en l’Homme et en ses possibilités d’affronter victorieusement le destin. Mais je suis de ceux à qui a été révéléla présence aimante d’un Dieu vainqueur de toutes les fatalités.

 

Dans une très belle chanson, Jacques Brel crie à son copain brisé :

« Jeff ! tu n’es pas seul Jeff !

Nous avons besoin de livres évoquant la réinvention du monde, la main tendue, l’épaule fraternelle, l’amour vrai.

Ils existent ! mais, comme l’épingle dans la meule de foin…

 

On ne peut bâtir sa vie sans exigence pour soi-même, et beaucoup de compassion pour les autres.

 

Jean Hoibian

Et voici une bonne idée de cadeau : « La guérison du monde » par Frédéric LENOIR (Fayard)

 

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Tag(s) : #Société
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