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Le CERCLE de SILENCE de Montélimar.

 

Montélimar, petite ville de 35000 habitants , tranquille , où le militantisme est vite repéré comme extrémiste, et quelque peu redouté .

 

Un CADA a été ouvert en 2001 , accueillant 65 personnes , seules ou en famille , dans le foyer de la SONACOTRA , devenue ADOMA .

L’association dont je fais partie : Montelimar-Mosaïques : qui tente

de créer des liens entre les communautés ,

d’échanger et de s’enrichir de nos différences culturelles ,

de faciliter la rencontre , l’ouverture, et la solidarité .

a pris contact avec les travailleurs sociaux du centre pour organiser régulièrement

- des goûters avec animation pour les enfants,

-des rencontres amicales avec les personnes accueillies et une aide à l’apprentissage du français

-la participation à la fête interculturelle annuelle en proposant un stand et la participation au spectacle. Il y a eu des danses africaines , des danses albanaises

 

Puis une ASTIs’est créée , aidant aux démarches juridiques , organisant des parrainages et l’accueil des familles quittant le CADA.

 

Des bénévoles ont aidé l’enseignante chargée des enfants non francophones , pour le soutien scolaire et ont créé le FLE , nouvelle association pour faciliter le langage aux enfants.

 

Comme dans beaucoup de villes à la suite d’expulsions le RESF s’est organisé avec des parents et des enseignants.

 

En lien avec la LDH , chaque fois qu’une famille est menacée , déboutée du droit d’asile , des manifestations de soutien sont organisées , jusqu’à la mairie avec prises de paroles et document donné au représentant du maire .

 

Le nombre des familles déboutées et devant quitter le CADA a augmenté considérablement fin 2007 et lors du 1er trimestre 2008 , et ceci après des années de présence en France et d’espoir,de multiples démarches et recours, aussi il y a eu rencontre de toutes ces associations en avril et , après la lecture de ce qui se faisait à Toulouse dans la revue Témoignage Chrétien , nous avons proposé d’organiser un Cercle de silence .

Pour manifester notre soutien aux demandeurs d’asile de notre ville

et notre désaccord vis à vis de la politique de la France que nous trouvions contraire à la déclaration des droits de l’homme et contraire à la dignité humaine.

 

Assez vite nous nous sommes organisé et mis d’accord pour :

-une rencontre hebdomadaire le mercredi de 17h30 à 18h30

-devant le monument rappelant la présence des  arméniens dans notre ville à la suite du génocide

-sur des textes «  positifs » et non agressifs à mettre sur des panneaux

-sur le symbole à mettre au centre du cercle : un globe terrestre remplacé cet hiver par une lampe tempête .

-sur un tract à distribuer ,

- la presse à prévenir , ainsi que la mairie et la police .

-demander l’accord des associations concernées : à ce jour 18 associations

Nous avons été très prudents , pour ne rebuter personne , les églises , les partis politiques et les syndicats ne font pas partie de notre collectif .

 

Et le mercredi 30 Avril le cercle a commencé à se retrouver chaque semaine, même le 24 Décembre et le 31 Décembre . Le nombre moyen des participants est de 45 à 50 personnes.

(  20 un jour de pluie diluvienne).

Deux personnes sortent du cercle et expliquent notre action aux passants intéressés , donnent un tract . Nous rencontrons un vif intérêt et certains rejoignent le cercle .

Bien sûr quelques personnes ouvrent la discussion ou expriment leur désapprobation mais le calme a toujours gagné !

Le cercle se termine par la lecture d’une banderole « Pour une France Terre d’Asile et de Fraternité » que nous déroulons et applaudissons .

Puis des nouvelles des familles suivies par les uns ou les autres en attente de réponse de l’OFPRA ou du TA ou déboutées sont partagées .

 

La police vient régulièrement ; au début ils ont noté tous les textes des panneaux et demandés nos tracts . Chaque semaine ils téléphonent aux responsables pour savoir si le cercle a bien lieu ;

Nous voulions rencontrer le Député-Maire depuis fin Août et pour le moment cela semble bien difficile .

 

En octobre  le collectif du Cercle de Silence a organisé une conférence avec JP Nunez de la Cimade : La France peut-elle toujours prétendre au titre de Terre d’Asile ?    .

Cela a permis de redonner du courage aux personnes engagées dans cette lutte . Mais n’a touché que ceux qui sont déjà des convaincus .

 

C’est la chance du Cercle de Silence d’élargir notre public et ce cercle qui peut sembler

fermé , s’ouvre bien volontiers !! Jamais nous n’avons trouvé un tract jeté par terre . Beaucoup de jeunes viennent discuter et sont interpellés par le silence . Beaucoup de voitures s’arrêtent pour lire les panneaux et demandent un tract .

Combien de temps serons-nous ainsi obligés de manifester ?

Comment toucher les élus par notre détermination pour que le sort des étrangers change ?. Comment notre ancien député : Eric besson va-t-il réagir maintenant qu’il remplace Brice Hortefeux?

Comment faire évoluer l’opinion publique afin que  ni l’ indifférence , ni la  peur vis à vis des étrangers ne prennent le dessus.

 

                                                  Jacqueline Hoibian

 

 

Tag(s) : #Société
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