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100_0191-copie-1.jpgPERPLEXITE

 

Dans notre société, les personnes âgées se posent bien des questions concernant l’avenir. Non pas pour eux, mais pour les générations du futur.

 

Ils ne sont guère écoutés tant le déphasage entre ce qu’ils ont vécu et la société actuelle, les prive d’arguments acceptables.

Le monde a tellement changé en une ou deux générations, et la fameuse « accélération de l’histoire » évoquée de leur temps, est devenue si foudroyante, que les vieux sont pris de vertige.

 

Alors ils sont tentés de fermer les yeux, effrayés par les « fusées » de la technique, de l’économie, de la bioéthique, du monde virtuel.

Les jeunes, qui semblent dominer ces nouvelles avenues de la connaissance et des prospectives illimitées, vont de l’avant et n’ont que sourire devant les fronts soucieux des « anciens ».

 

Pourquoi s’en offenser ? les enfants viennent au monde avec une étonnante adaptabilité au fonctionnement de tous leurs jeux électroniques, des appareils radio et télé, et de l’usage de l’ordinateur.

Chapeau les enfants ! nous vous admirons !

Nous sommes complètement dépassés ! pourtant nous faisons de louables efforts pour rester « dans la course » ! Le nombre de personnes du 3ème et même du 4ème âge qui se font initier à l’informatique, ne cesse de croître !

 

Reste un questionnement métaphysique : vers où s’en va ce monde brillant, efficace, constamment novateur ?

La bulle éblouissante du monde moderne occidental, que tant de nations puissantes rêvent de rejoindre (et rattrapent avec frénésie : Chine, Inde, Brésil, etc..) est-elle synonyme de bonheur, de paix, de solidarité, de justice ?

 

Certes, vieillesse n’est pas sagesse !  Et nous les anciens, n’avons nulle envie de « faire la leçon », aux adultes et aux jeunes, qui construisent le nouveau monde.

 Le XXème siècle s’inscrit dans l’histoire contemporaine comme une époque où les valeurs humaines ont été

sciemment bafouées. Deux guerres effroyablement meurtrières ont

obscurci les notions des Droits de l’Homme, le respect des populations civiles, l’horreur du meurtre, la disparition des tabous de la cruauté, de la torture, du viol…Des millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont vu leur avenir fauché par une mort brutale, ou totalement déshumanisé par l’exode et la survie dans des contrées inconnues.

 La lecture de l’ouvrage de Tony JUDT (histoire de l’Europe depuis 1945) me confirme dans l’échec humain de deux générations. L’auteur se pose avec nous les bonnes questions :

« Comment notre continent a-t-il su renaître des ravages inimaginables de la pire guerre qu’il ait connue ? (39 /45) ».

( Mais ne faut-il pas aussi s’interroger sur l’étonnante  « résilience « des survivants de 1918 ?)

  Je ne peux m’empêcher d’admirer notre humanité qui, sur toute la terre connaît guerres et catastrophes naturelles, et voit les survivants reconstruire, ensemencer les terres, rouvrir des écoles, faire des enfants…

Dans le psaume 8, le croyant s’écrie : « Qu’est-ce que l’homme pour que tu te souviennes de lui ? 

Tu l’as fait de peu inférieur à un dieu..

Tu lui as donné la responsabilité sur toutes les œuvres de tes mains… »

Ainsi, la Bible affirme que nous sommes appelés à lutter contre toutes les adversités qui nous frappent et sur lesquelles Dieu n’a aucune responsabilité.

Jésus, le Fils de l’homme, a révélé la vraie nature du Divin : non la toute-puissance, la maîtrise de toute chose, l’omniprésence et l’omnipotence d’un dieu, idole impassible, insensible, et glacée.

Non ! il faut se faire une raison : l’homme n’est pas une marionnette entre les mains perverses d’une divinité.

 Il a reçu vie pour assumer son destin, mais dans cette route souvent obscure, il découvre en Christ un frère, et en Dieu une force d’amour et de pardon.

N’est-ce pas de cela que nous avons le plus besoin pour vivre heureux : d’amour et de pardon ?

Besoin de tendresse, de douceur, de fraternité, de solidarité, de justice, pour tous les humains, que leur peau soit noire, blanche ou cuivrée.

 

Alors l’ancien que je suis, s’inquiète de l’emprise des médias traitant comme comportements normaux, la violence, la domination de l’argent, le cynisme mafieux, la domination du sexe, l’égocentrisme et l’orgueil.

Quel monde va surgir de cette absence de règles morales, de ce matérialisme mortifère pour nos consciences ?

Je crois en l’Homme autant que j’espère en Dieu. Aussi mon inquiétude n’est pas désespérance !

 

Un jour prochain nous jetterons à la poubelle les trois quarts des séries américaines et de leurs pâles contrefaçons françaises, où le sang coule à flots, où les personnages crachent et hurlent leur haine.

Marre ! marre ! de tant de violences, d’horreurs, de bêtise, de bruit !

 

Il faut, patiemment, mais avec pugnacité, reconstruire un autre monde, une société humaine, sensible et généreuse.

Nous ne la verrons pas, nous les anciens, mais nous l’appelons de nos vœux pour tous ceux qui sont « citoyens du monde « .

 

Montélimar le 30 août 2010                   Jean  HOIBIAN

 

Tag(s) : #Société
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