Ade Flaubert à Georges Sand 12 juin 1867 (Correspondance, éd. de la Pléiade tome 5, pp. 653-
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> « Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui
> s'étaient établis à Rouen. Voilà la troisième fois que j'en vois. Et
> toujours avec un nouveau plaisir. L'admirable, c'est qu'ils excitaient la
> haine des bourgeois, bien qu'inoffensifs comme des moutons. Je me suis fait
> très mal voir de la foule,en leur donnant quelques sols. Et j'ai entendu de
> jolis mots à la Prudhomme. Cette haine-là tient à quelque chose de très
> profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d'ordre. C'est la
> haine qu'on porte au Bédouin, à l'Hérétique, au Philosophe, au Solitaire, au
> Poète. Et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les
> minorités, elle m'exaspère. Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai
> à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton. »