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On peut avoir toute sa vie les mêmes convictions. On croit en Dieu et en Jésus. On a appris beaucoup de choses sur ces deux
Piliers de notre vie spirituelle, en lisant la Bible, et en écoutant les prédications lors du Culte, les dimanches matins.
On vit de convictions simples mais essentielles :
Dieu est pétri d’amour. Il nous pardonne totalement et sans condition. Il suffit de souhaiter la chose.
C’est Jésus qui nous l’a dit, et je ne peux douter de la véracité de ses affirmations, car dans les églises, on dit qu’Il a payé de sa vie ce pardon. D’ailleurs ce Jésus est le messager de Dieu, (le Christ ), et , après sa mort horrible sur une croix, il a repris vie (résurrection ) et fut déclaré Fils de Dieu.
On essaie de vivre comme Dieu l’a proposé à Moïse, dans les 10 commandements (décalogue), et surtout comme Jésus nous l’indique dans les Evangiles.
Nous connaissons des douleurs ( maladies, problèmes conjugaux et familiaux, difficultés financières, etc..).
En principe ces « épreuves » n’ébranlent pas notre foi en Dieu et en Jésus-Christ, car nous croyons en leur amour pour nous.
Nous pensons à notre mort avec une certaine anxiété. Mais, là encore, l’Eglise nous promet que nous éviterons le néant, que tout notre être ressuscitera, et que nous bénéficierons d’une vie éternelle et pleine de bonheur, en compagnie de Dieu et de Jésus !
Chaque dimanche, le prédicateur nous appelle à « témoigner »
de nos convictions, et de faire un effort soutenu pour :
« aimer Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre force, et de toute notre pensée,
et d’aimer notre prochain comme nous même. «
J’espère ne pas avoir trop caricaturé la vie classique d’un protestant moyen.
Ainsi va notre Eglise depuis la Réforme de Luther.
Bien entendu je n’ignore pas l’immense effort intellectuel que des milliers de théologiens ont traduit par des milliers de livres, pour affiner le message chrétien, réviser les traductions de la Bible, tenter de discerner la vraie volonté de Dieu, comprendre le projet véritable de Jésus.
Mais depuis 2000 ans, combien de croyants ont eu la possibilité de dépasser les affirmations de base ?, de peser le sens des mots, d’analyser les « Confessions de Foi » ?
Durant cette sorte de vie exclusive et affirmative de l’Eglise,le monde, la société, ont connu des changements extraordinaires
( sciences, technologies, médecines ) qui ont porté un coup fatal à la spiritualité.
L’homme moderne croit avant tout aux réalités matérielles.
Si nous centrons notre réflexion sur le XX ème siècle, nous sommes troublés. L’homme de nos générations n’a plus grand-chose de commun avec ses ancêtres.
Tout a changé. Et malgré un saut prodigieux dans le « progrès », jamais les habitants du monde dit « occidental », n’ont commis autant de crimes contre l’humanité !
Alors le petit chrétien protestant que je suis, commence à se poser des questions essentielles :
Comment puis-je « témoigner » de mes convictions auprès de mes enfants, de mes amis, de mes voisins, avec des mots usés, des expressions incompatibles, qui ne répondent guère aux défis de notre temps :
La faim et la soif dans le monde,
La misère, le chômage, l’injustice sociale,le mépris et l’oubli dont souffrent des millions de gens dans notre pays ?
L’immense désordre des mentalités qui subissent la dictature du sexe, la désinformation sociale et culturelle, les grandes idolâtries de masse, ne révèle-t-il pas une soumission à des pouvoirs diaboliques ?
Et dans ce cas Jésus ne nous appelle-t-il pas à être « sel de la terre » (lutter politiquement et socialement, contre le pourrissement total ?)
Et n’avons-nous pas à introduire le doute dans nos affirmations de Foi inadaptées, frappées d’infantilisme, non pour les mépriser et les détruire, mais pour les dire avec force dans le langage de notre temps ?
Il me semble que le courant théologique dit « libéral « , qui dépasse largement le cadre protestant, nous offre des possibilités de recherches, de découvertes, d’engagements, qui font se rejoindre le rafraîchissant évangile primitif et les défis d’un monde étouffé sous son propre poids.
28 Août 09 Jean Hoibian