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QU’AS-100_0298.jpgTU FAIT DE TA VIE ?

 

On me prête un livre. C’est l’histoire d’un homme qui jette un œil lucide sur son passé. Il ne s’agit pas d’un vieillard.

Cet homme a juste dépassé la cinquantaine.

Il s’assied et tente de faire le bilan de sa vie.

 

Banal.

Envie de répondre : j’ai vécu. Comme j’ai pu.

 

Avec des amis je soulève la question : avons-nous l’impression d’avoir choisi ? études ? profession ? mariage ? enfants ? et la suite…..

Perplexité.

 

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, tout a changé !

 

La plupart des enfants de la période 50 / 70 sont nés au hasard de la vie conjugale.(pas de contrôle des naissances !)

Nos études ? Notre famille avait-elle les moyens de nous « pousser » au-delà du primaire ?

Notre entrée dans le monde du travail ? Décision personnelle liée à un vrai choix ? ou bien, profession du père imposée au fils ? ou encore embauche à la bonne franquette ?

 

Le côté passionnant de ce livre c’est l’énumération minutieuse de tous les évènements politiques, sociaux, culturels, économiques, qui nous sont tombés dessus et que notre mémoire a enregistré en positif ou en négatif, de 1950 à nos jours.

Très vite les médias ont pris une grande importance nous imposant achats, loisirs, options politiques, sens de la vie, valeurs prioritaires…..

Impression partagée d’avoir constamment lutté pour échapper à « la moulinette » du comportement banalisé.

 

Chacune  de nos vies a de l’importance et c’est notre dignité d’avoir refusé l’envahissement par la séduction de l’argent, de l’Avoir, du pouvoir. Dans le livre évoqué, le héros n’a nulle envie d’être riche. D’ailleurs la profession qu’il exerce ne lui en donne pas l’occasion. Il s’élève dans la société par le fruit d’études sérieuses.

Il ne reçoit pas de ses parents beaucoup d’affection. Leur niveau culturel est très limité.

Est-ce cette carence familiale qui explique la vie terne dans laquelle il se laisse immerger : son mariage est un fiasco, ses enfants le laissent indifférent, sa profession l’ennuie, il ne pratique aucune solidarité sociale et ne recherche aucun lien d’amitié.

 

Alors, pourquoi s’intéresser à ce personnage ?

Outre le style attachant de l’auteur, ce qui m’a fait réfléchir c’est l’indifférence à la vie exprimée par notre héros.

 Il vit une plage de l’histoire française passionnante, dont il souligne les étapes importantes. Mais il les regarde, comme étrangères à sa vie.

J’avoue avoir éprouvé un certain malaise.

 

Qu’avons-nous fait de nos vies ?

Avons-nous fait une place pour la passion, l’imagination ?

Notre capacité à fuir notre égo, a-t-elle concentré notre besoin d’amour sur les autres ? notre prochain, proche ou lointain ?

 

Avons-nous donné priorité à toutes les beautés de l’existence, en fuyant les plaisirs frelatés ?

 

Ce goût de la vraie vie, malgré les échecs et les malheurs, est-ce  un héritage ? nos parents, certaines traditions familiales ?

Une conviction religieuse nous a-t-elle permis de surmonter les obstacles ?, de conserver l’espérance ?

Il est banal de dire que la vie est un combat .Il en résulte le goût de la lutte, de l’enthousiasme, du courage, de l’amour pour ses  co-équipiers et pour ses adversaires.

Oui, durant ces 60 ans, la vie française a griffé, maltraité, traumatisé, un grand pourcentage de la population. Mais nos humbles vies ont connu des libérations politiques, des bonheurs inestimables.

Le héros de ce livre m’a déçu. Je le plains de s’être toujours tenu dans les sentiers balisés, ternes et sans joie.

Heureux sommes-nous, si nous approchant de la vieillesse, nous pensons n’avoir pas trop renié nos idéaux de  jeunesse !

 

30 Mars 2011            Jean  Hoibian

 

Tag(s) : #La vie tout court
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