NOUVELLES BREVES

NOUVELLES BREVES

« L’AMERIQUE, l’AMERIQUE, je veux la voir ! » (chanson)

Ouf ! la grande tombola USA est terminée. Barak OBAMA est gagnant, de peu, mais comme dit mon ami ardéchois, «c’aurait pu être pire ! »

Une grande comédie dotée d’attributions financières géantes, scandaleuses, au regard de la masse des citoyens américains privés de soins, de logements et de travail, et qui de ce fait, se sont « abstenus ».

Il est toujours très difficile pour les européens de comprendre comment fonctionne cette grande nation. Pour en avoir fait le tour jadis, je suis resté très attaché au peuple USA qui, propriétaire d’un immense territoire, connaît et supporte des difficultés gravissimes d’ordre climatiques, économiques, financières, avec le courage et l’esprit d’entreprise, hérité des premiers pionniers, venus de la vieille Europe.

On a vu , à l’occasion de cette vaste consultation « pseudo-démocratique » (et pour 4 ans seulement) que la tolérance a fâcheusement baissé dans les mentalités citoyennes. De même qu’en France pour Hollande, les « républicains » ont fait très fort dans la rage de gagner !

Honte à ceux qui ont utilisé des injures racistes, humiliantes, perfides ! contre Obama !

On peut dire, je crois, que le malheur des dirigeants USA, est de rester dans une paranoïa de puissance. Ils sont beaucoup trop riches ces gens là. Ils se sont persuadés qu’ils étaient la nouvelle « terre promise », sur laquelle la volonté divine déverserait éternellement le succès, la puissance, la richesse, la domination, sur un peuple élu sûr de lui et dominateur. Les réactions mondiales montrent que cette attitude est insupportable pour les autres nations.

Il n’existe pas de « peuple élu ». Les américain qui s’affichent tous croyants, ont besoin de relire l’Evangile qui donne préférence aux humbles sur les orgueilleux. Leur « dieu » national a plusieurs visages: le dollar ,une confiance sans limite au dieu fétiche de la prospérité et enfin en l’homme, ce qui ,me semble-t-il ,est assez positif (aide-toi, et le ciel t'aidera!)

Le monde bouge beaucoup. Ceux d’outre atlantique s’en rendent-ils vraiment compte ?

On peut souhaiter à Obama, beaucoup de courage et de lucidité, pour aider ses contemporains à ouvrir le livre d’or de la nouvelle Amérique, ouverte au monde, non pour écraser et dominer,mais pour mettre ses grandes qualités au service de l’humanisme international.

Hôpital : un accident de parcours. Nul ne peut dire : pas moi. En avant, donc : les URGENCES ! avant tout, la patience. S’asseoir sur un fauteuil, et maîtriser sa douleur en se disant : « t’es pas tout seul, ouvre tes yeux et tes oreilles aux souffrances de ceux qui sont parqués ici avec toi ». Des gens couchés sur des brancards s’alignent dans ce large couloir. Avec calme, détermination, des médecins du SAMU se penchent vers brancards ou fauteuils. Ils questionnent, prennent des notes, et aussi rassurent les souffrants. Les heures passent…Quand donc sera-ce mon tour ? Ma femme qui m’a conduit jusqu’à ce lieu de salut ! a trouvé enfin une chaise. Je somnole, garde confiance, le Seigneur est mon guide !

Un brancardier tire mon fauteuil, je redeviens lucide ! Nous voici dans une grande salle d’accueil bien éclairée, face au Q.G. des hommes et femmes du SAMU. Une jeune femme médecin nous questionne. Avec beaucoup de douceur elle s’enquiert sur mon mal, les antécédents. Mon épouse lui remet un petit rapport sur les 5 jours précédents et sur les soins reçus à domicile. Puis c’est la valse des radios diverses, prises de sang,scanner !

J’admire comment vous, le malade,vous êtes pris dans une nasse de science et de compétence.

Pas question de laisser la maladie remporter la victoire ! Il faut maintenant, agir et vite ! Aïe la pose d'une sonde gastrique :des larmes trahissent ma faiblesse !

Enfin, un lit vient d’être dégagé dans le service. Adieu les urgentistes, je vous admire !

Les deux bras occupés, perfusion et sonde nasale, je suis très lucide et je m’émerveille de ce tourbillon, de ce combat, mené avec rapidité par médecins, infirmières, aide soignantes, etc.

Les chariots divers se croisent, chacun se hâte. Cela fait beaucoup de bruits, de portes qui claquent, de véhicules qui se heurtent. On dirait une séquence de film en accéléré !

La journée est déjà bien avancée, un certain calme succède à la lutte pour l’urgence.

Vient l’heure de la réflexion : pourquoi cette nouvelle crise ? pourquoi surtout cette marée de souffrance journalière que les bien-portants font semblant d’ignorer ?

Pourquoi tant d’efforts (en Occident !) pour réparer tous ces corps malades, brisés, rongés, incapables de remplir leur rôle complexe si étonnant !, ALORS que notre société est tissée de violences, de meurtres, d’accidents en tous genres, dont nous sommes tous plus ou moins responsables ? Tel le Sisyphe de l’antiquité, le soignant reconstruit ce monde de folie, qui lui revient demain, retombé dans son puits d’impuissance !

Mais soyons concrets, réaliste : la vie est bien défendue, bravo et merci à ceux qui m’ont tiré du gouffre, où je devrai un jour fermer les yeux sur le monde de Dieu, si beau, si passionnant !

12 novembre 2012 Jean HOIBIAN