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Jésus est-il un homme passionné ?100_0180.jpg

 

J’ai vu ce matin une excellente émission protestante à la télé. Le thème en était la PASSION.

Les intervenants, tous de grande qualité, ont abordé le sujet selon leur profession.

La passion du théâtre, du cinéma, de la musique, de l’art de la danse, du sport ! (j’en rajoute par rapport à l’émission) ont été évoqués. J’ai aimé cet attachement des artistes se soumettant à cette force de leur vocation.

Car qu’est-ce qu’un spectacle incapable de transmettre au public la fièvre de la conviction ?, une eau tiède qu’on n’applaudit pas ?

 

Et là, j’ai pensé à Jésus….

Or c’est  la passion du Christ qui centrait la réflexion des théologiens présents au premier chef.( évidemment c’était une émission protestante, religieuse !)

Et j’ai cru comprendre et apprécié la saine réaction tentant de sortir

Jésus du côté doloriste de sa crucifixion, de ses souffrances, de tout ce que l’Eglise traditionnelle nomme LA PASSION  DU CHRIST.

 Car ce qui important c’est la résurrection.

On croit à celle-ci au premier degré fermant la porte à toute pensée rationnelle, ou bien on s’engouffre avec joie dans une assurance de vie, de renouvellement pour le quotidien :

 le Christ vivant aujourd’hui, c’est le grand souffle qui bouleverse nos vies rabougries et nous nourrit d’une espérance journalière !

Je questionne : de nos jours qui se scandalise de la mort de Jésus sur la croix ? Dans l’empire  romain la crucifixion était l’une formes banales de la mise à mort.

Bien des prophètes, des acteurs sociaux, des révolutionnaires, ont payé de leur vie, leurs paroles libératrices, à contre-courant des turpitudes ou des mensonges officiels. Jésus n’a rien inventé sur ce point.

 

L’Eglise officielle au cours des siècles a voulu justifier

la mort de Jésus. Pourquoi avait-il dû mourir ?

De là une des plus grandes hérésies théologiques : Il fallait apaiser le courroux d’un Dieu saint et tout puissant. Les humains n’avaient cessé de s’opposer à lui, de mépriser ses lois morales. La coupe de la colère de Dieu était pleine. Alors, dans la ligne des traditions juives, il fallait offrir un sacrifice ! Le péché des hommes étant énorme, il fallait un méga-sacrifice.

Alors Dieu a obligé son fils à payer la dette !

Beaucoup de catholiques, et même de protestants, hélas,

acceptent cette ligne de foi incohérente.

Comment le Dieu d’amour aurait-il pu accepter, exiger, la mort cruelle et injuste de celui qu’on appelle son fils ? C’est bien la violence maléfique des humains qui a voulu fermer la bouche du plus pur des prophètes !

« Le premier qui dit la vérité, il sera exécuté »

Dieu n’a nul besoin de sacrifice pour aimer tous les hommes ! J’appelle mes lecteurs à lire le penseur catholique Jean Delumeau, ou le théologien protestant André Gounelle. Ils y trouveront une théologie libératrice, balayant l’antique fable du péché originel, et adaptant à notre époque scientifique le plan de salut de Dieu pour le monde. Il faut sortir d’une conception négative de l’histoire. Le pathos de la passion prive les chrétiens d’une vie libérée de l’angoisse et de la peur !

 

Et là, je place une autre passion de Jésus, le Fils de l’homme, notion que nos orateurs semblent avoir négligée : la passion de vie de Jésus.

Les Evangiles nous montrent un prophète passionné par la mission qu’il avait reçue de Dieu .

Voyons le, ce passionné du vrai Dieu : non pas le Tout Puissant des hébreux exigeant une obéissance craintive à une lourde liste de commandements et de rites, mais le doux Dieu d’amour, respectueux de tout être humain, n’imposant rien, proposant par pure amitié une ligne de vie positive.

« Je mets devant toi la vie et le bien,

la mort et le mal, »

Choisis la vie, je veux ton équilibre et ton bonheur…

 

Voyons le, ce Jésus, vivant l’amour du prochain, pour nous apprendre à soigner les malades, à défendre « les humiliés et les offensés », à se battre pour une vraie justice, à refuser le moindre mensonge, à nous apprendre à nous méfier de l’argent, du pouvoir, de l’orgueil. Et cette vie exemplaire, il l’assume dans la fraternité, la joie, l’humour.

Ne sommes-nous pas appelés à devenir des passionnés de l’Evangile, chacun selon nos dons ?

Une passion pour les femmes et les hommes de notre temps. Mais aussi pour les peuples du monde.

 

Finis l’égoïsme, l’esprit de jugement et de dénigrement, le repliement sur soi-même.

Comme le marcheur infatigable, aimons le vrai Dieu,

aimons notre propre personne et aimons notre prochain !

 

21 Août 2011               Jean  HOIBIAN

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tag(s) : #Foi
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